Lettre ouverte au ministre La filière des fruits et légumes veut être « écoutée et entendue »
Déplorant des « difficultés croissantes de concertation » avec les administrations nationales de l’agriculture, les présidents de quatre organisations de fruits et légumes interpellent Julien Denormandie dans une lettre ouverte, afin qu’il prenne en compte les contraintes de la filière.
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adressée le 8 décembre 2020 au ministre de l’Agriculture, la filière des fruits et légumes demande à être « écoutée et entendue ». « Le ministère lance certes des consultations auprès du grand public mais qu’en est-il du vrai travail de concertation et de construction des politiques publiques agricoles, avec et pour les professionnels producteurs et coopératives/organisations de producteurs que nous représentons ? », se demande-t-elle.
« Nous demandons à être considérés comme une production agricole à part entière, avec toutes nos spécificités », écrivent les présidents de la FNPF (producteurs de fruits), de Felcoop (coopératives), de Légumes de France (producteurs de légumes) et de la Gefel (association de gouvernance économique).
Ils regrettent notamment d’être « l’instrument d’une administration qui suit des directives ou objectifs qui lui sont propres », et d’être « bien souvent plus la caution que le réel partenaire, alors même que les intentions politiques premières peuvent avoir été louables ».
Pas de prise en compte des contraintes de la filière
États-généraux de l’alimentation, plan de filière, plan de relance : autant de sources de déception pour la filière des fruits et légumes. « Il n’y a aucune prise en compte des contraintes et spécificités du secteur des fruits et légumes, les règles conduisent à un saupoudrage des aides qui n’auront aucun effet levier et même à un dénigrement de l’organisation économique qui est pourtant un moyen de structurer les filières, d’organiser les producteurs et de leur rendre pouvoir et valeur ajoutée. »
Et de citer quelques exemples : « De nombreuses décisions sont prises au nom du principe de précaution permettant de justifier le fait de privilégier l’affichage médiatique face aux réalités professionnelles : particulièrement sur les questions relatives à la protection des cultures ou le sujet des emballages plastiques », écrivent-ils au ministre de l’Agriculture.
Blocages techniques et administratifs
Par ailleurs, les présidents des structures de fruits et légumes estiment être « confrontés très régulièrement à des blocages techniques et administratifs, sans parler d’un désengagement de l’État de plus en plus marqué ; comme sur la surveillance sanitaire du territoire ou la gestion des calamités agricoles. »
Estimant ne pas avoir de réponse aux sollicitations ou propositions alors même que « d’autres filières végétales sont entendues, défendues, soutenues et se voient même attribuer des budgets spécifiques », les signataires demandent au ministre « d’accorder à la filière des fruits et légumes la considération qu’elle mérite au regard de ses atouts pour la diversité des territoires et l’alimentation de nos concitoyens et en premier lieu, de nous recevoir, en présence de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) ».
Cette déclaration a été rendue publique à la fin du conseil spécialisé des fruits et légumes du 8 décembre 2020 de FranceAgriMer, soumise au vote et intégrée in extenso au compte-rendu.
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